We’ve updated our Terms of Use to reflect our new entity name and address. You can review the changes here.
We’ve updated our Terms of Use. You can review the changes here.

"à mesure que je vis​.​.​.​" M​é​lodies et fredons, chansons et fredaines

by Vincent Bouchot

/
  • Streaming + Download

    Includes unlimited streaming via the free Bandcamp app, plus high-quality download in MP3, FLAC and more.
    Purchasable with gift card

      €7 EUR  or more

     

1.
Le Suicidé 04:58
Le Suicidé Guillaume Apollinaire Trois grands lys Trois grands lys sur ma tombe sans croix Trois grands lys poudrés d'or que le vent effarouche Arrosés seulement quand un ciel noir les douche Majestueux et beaux comme sceptres des rois L'un sort de ma plaie et quand un rayon le touche Il se dresse sanglant c'est le lys des effrois Trois grands lys Trois grands lys sur ma tombe sans croix Trois grands lys poudrés d'or que le vent effarouche L'autre sort de mon cœur qui souffre sur la couche Où le rongent les vers L'autre sort de ma bouche Sur ma tombe écartée ils se dressent tous trois Tout seuls tout seuls et maudits comme moi je crois Trois grands lys Trois grands lys sur ma tombe sans croix
2.
Funérailles Guillaume Apollinaire Plantez un romarin Et dansez sur la tombe Car la morte est bien morte C'est tard et la nuit tombe Dors bien dors bien C'est tard et la nuit tombe Dansons dansons en rond La morte a clos ses yeux Que les dévots prient Dieu Dors bien dors bien Que les dévots prient Dieu Cherchons-leur des prie-Dieu La mort a fait sa ronde Pour nous plus tard demain Dors bien dors bien Pour nous plus tard demain Plantons un romarin (...) Ermenonville Ermenonville, arbres tremblants, Temple de la philosophie Que Rousseau gagnait à pas lents, Bien fol, bien fol est qui s'y fie.
3.
Venez venez fillettes Guillaume Apollinaire Venez venez fillettes Faut pas rester sur terre Vaut mieux vaut mieux mourir Et dardant un rayon Tandis qu'elles trois courent Après un papillon Il enflamme les filles Les rois fillettes brunes Soleil Faut-il mourir On vit trois étincelles Et puis plus rien le rêve Le rêve et le soleil
4.
Chanson 01:34
Chanson Guillaume Apollinaire Je suis la rose Fraîche et mi-close Je me marie Je suis flétrie Je suis un lys Vienne mon fils La blanche fleur Penche et se meurt.
5.
La mort ô Vie attend son tour Guillaume Apollinaire La mort ô Vie attend son tour Où fut la ville sont les Cippes La Haine crie où fut l'Amour L'Iris est l'Ombre des Tulipes Comme la Nuit après le Jour
6.
Jean Tardieu extrait de "Colloques et interpellations" À mesure que je vois j'oublie j'oublie j'oublie tout ce que je vois. À mesure que je pense je dépense je dépense ! À mesure que je vis je dévie je dévie ! Mais à mesure que je meurs je demeure je demeure.
7.
Amoureux transis Léon-Paul Fargue L'ami disait en pleurant Est-ce ivresse, est-ce bonté ? Est-ce que j'ai rop fumé ? La clarté me fait trembler. Voudrais-tu me consoler ? Notre amie est trop jolie. (Toutes ce divin sourire, La pauvre et celle trop née Et surtout l'infortunée.) Ainsi fîmes-nus l'éloge De la bien-aimée. Et voici Brusquement L'on s'avisa d'être heureux. On allait tous les deux. Mon ami riait. Les pauvres soldats, Le soleil sacré, Tout cela m'irait. Le jet d'eau triste Au fin stylet, L'oiseau du kiosque Au square bleu Ce qui s'endort au bois joli, Au bois tremblant Bientôt l'église Va célébrer. C'étaient des égards... On saluait Dieu. Pour avoir goûté La chère douceur La chère douceur D'être amoureux...
8.
Cent-soixante-dix-sept-mille-cent-quarante-sept Haïkaï (#1) Vincent Bouchot -I- Le jour se lève bientôt Cris apeurés des oies sauvages sur l'étang Quand soufflera pour moi le vent d'est ? -II- La lune est haute déjà Le temple coloré d'ivoire brille au loin Vienne le temps béni des semailles ! -III- Le soleil luit clair et haut La grenouille là-bas coasse tristement Bientôt sonnera l'heure des doutes.
9.
La Cène 00:43
La Cène Jacques Prévert Ils sont à table Ils ne mangent pas Ils ne sont pas dans leur assiette Et leur assiette se tient toute droite Verticalement derrière leur tête.
10.
L'Amiral 00:18
1L'amiral Jacques Prévert L'amiral Larima Larima quoi La rime à rien L'amiral Larima L'amiral rien.
11.
(...) “Milhaud malgré sa jeunesse est déjà presque obèse; ses yeux sont encore gonflés de sommeil, ses cheveux noir corbeau très épais sont rejetés en arrière et tout son être "respire la gentillesse" comme disait mon institutrice.“ Hélène Hoppenot, journal, 21 février 1918, Rio de Janeiro.
12.
Profession, 6 fois dessinateur tracer raturer tirer un trait réi -térer finances (2ème arrondissement) rue de la paix pue de la raie avocat des mots qui fâchent marin des mâts qui fauchent pêcheur métro bulots dodo agent d’entretien voulez -vous m’épousseter ?
13.
From silent night John Dowland From silent night, true register of moanes From saddest Soule consumde with deepest sinnes From hart quite rent with sighes and heavie groanes My wayling Muse her wofull worke beginnes. And to the world brings tunes of sad despaire Sounding nought else but sorrow, griefe and care. Depuis la nuit silencieuse, vraie source des gémissements, Depuis l'âme la plus triste, consumée par les plus graves péchés, Depuis un cœur habité par des soupirs et de lourdes plaintes, Ma muse lamentable commence son travail de souffrance, Apportant au monde des airs de triste désespoir Qui ne sont que peines, tourments et chagrins.
14.
Temple ancien Vincent Bouchot (étude nasale) Tintant dans l'ample encan d'un temple ancien On entend, fronçant l'enchantant donjon, Un son lointain plein d'intense intention, (Zonzon hantant, dans mon tympan) Un "Dong ! Dong !" semblant sans fin, sans fond, Fringuant, c'pendant, sans componction. Un crincrin, pinçant tintouin ? Non ! Un pimpant pinson ? Un dindon ? Un paon ? Non point ! Un son ronflant, onction genre onguent. Franck ? Saint-Saëns ? non, non. Un long instant semblant Saint-Glinglin. Enfin un ange, un bambin blond, entre en dansant Bombant en vain son sein, Chantant un plain-chant empruntant bon train Cent centons sentant bon l'encens. Montant d'un cran dans l'intense injonction : "Saint ! Saint ! Saint !" tente enfin l'ingambe enfant. "Viens, Vincent, montons, fonçons !" Dans l'inconstant blanc d'un grand lin d'onze empans Monte un incendiant ton brun Rendant l'ensemble ombre intense en son encre. Fin.
15.
Maman aux roses blanches Roland Topor, Recettes cannibales Embrassez maman sur les deux joues, puis coupez-la en deux. Jetez dessus de l'eau bouillante, ôtez la tête qui sourit avec bonté, la colonne vertébrale et tous les os qui peuvent être ôtés. Préparez des pommes de terre cuites à l'eau que vous couperez en rond et que vous mettrez en salade, mélangez des petits bouts de maman à la salade. Arrosez d'huile d'olive. Vous n'oublierez pas de glisser quelques roses blanches sous le plat, elles protègeront la nappe et puis... Maman les aimait tant.
16.
Le Myope au gratin Roland Topor, Recettes cannibales Le myope ressemble au presbyte seulement il a les yeux plus gros et une raie au milieu. Ses lunettes doivent être enlevées afin qu'il tombe dans le gratin. Il se prépare comme le cabillaud.
17.
Pieds de majorettes aux œufs durs Roland Topor, Recettes cannibales Faire une vinaigrette bien relevée; coupez en petits dés les pieds de majorettes froids ayant cuit au court-bouillon; ajoutez trois œufs durs, trois ou quatre ciboulettes et un brin d'estragon
18.
Cent-soixante-dix-sept-mille-cent-quarante-sept Haïkaï (#2) Vincent Bouchot -I- La lune est haute déjà Cris apeurés des oies sauvages sur l'étang Bientôt sonnera l'heure des doutes. -II- Le soleil luit clair et haut Le temple coloré d'ivoire brille au loin Quand soufflera pour moi le vent d'est ? -III- Le jour se lève bientôt La grenouille là-bas coasse tristement Vienne le temps béni des semailles !
19.
A un papa (À un pape) Pier Paolo Pasolini, La Religion de notre temps Peu de jours avant que tu meures La mort avait jeté les yeux sur un homme de ta génération : À vingt ans tu étais étudiant, lui manœuvre, Toi noble, riche, lui, un gars de la plèbe; Mais les mêmes journées ont doré au-dessus de vous La vieille Rome qui devenait si nouvelle. J’ai vu sa dépouille, pauvre Zucchetto. Il tournait en rond, ivre, vers les Marchés Et un tram qui venait de Saint-Paul L’a renversé et traîné un peu sur les voies entre les platanes. Pendant quelques heures il est resté là Sous les roues; Deux ou trois personnes se sont rassemblées pour le regarder en silence Il était tard, il y avait peu de passants. Un de ces hommes qui existent parce que tu existes, toi, Un vieux flic mal fagoté, Criait aux gens qui s’approchaient trop près : « Foutez-moi le camp ! » Puis est arrivée l’automobile d’un hôpital pour le transporter; Les gens sont partis, il restait quelques lambeaux ici et là Et la patronne d’un bar de nuit Qui le connaissait a dit à un nouveau venu Que Zucchetto était passé sous un tram, c’était fini. Quelques jours plus tard c’était à ton tour de finir. Zucchetto appartenait à ton grand troupeau romain et humain Un pauvre poivrot, sans famille et sans lit Qui errait la nuit, vivant Dieu sait comment. Toi, tu ne savais rien de lui, Comme tu ne savais rien de milliers d’autres Christs comme lui. Peut-être suis-je féroce de me demander Pour quelle raison les gens comme Zucchetto Étaient indignes de ton amour. Il y a des endroits infâmes où les mères et les enfants Vivent dans une antique poussière Une boue d’une autre époque. Vraiment pas loin de là où tu as vécu (de là on voit la belle coupole de Saint-Pierre) il y a un de ces endroits : le quartier du Jasmin; Un amoncellement à mi-hauteur d’une carrière Et dessous, entre un marigot et une enfilade de nouveaux immeubles, Non pas des maisons, mais des porcheries. Et pourtant il suffisait d’un geste, d’un mot de toi, Pour tes enfants aient une maison. Tu n’as pas fait un geste, tu n’as pas dit un mot. On ne te demandait pas de pardonner Marx ! Une vague immense qui se répercute depuis des milliers de vies Te séparait de lui, de sa religion; Mais dans ta religion, n’est-il pas question de pitié ? Des milliers d’hommes, sous ton pontificat, Devant tes yeux, ont vécu dans des étables et des porcheries. Tu le savais, pécher ne signifie pas « faire le mal ». « Ne pas faire le bien », voilà ce que signifie pécher. Tout ce bien que tu aurais pu faire : Et tu ne l’as pas fait. Tu as été le plus grand des pécheurs.

about

Enregistré en juillet 2009 (12), octobre 2010 (9, 10, 15, 16, 17), décembre 2012 (13), avril 2013 (6, 8, 11, 18), juillet 2014 (1 à 5), avril 2021 (7, 14), juillet 2021 (19) au studio Sequenza.

Prise de son, montage, mixage, mastering : Thomas Vingtrinier. 

credits

released April 4, 2022

Vincent Bouchot, mélodies et fredons, chansons et fredaines.

1 à 5 Fleurs d'Apollinaire
Poèmes de Guillaume Apollinaire

Eva Zaïcik, mezzo-soprano
Yoan Héreau, piano

1. Le Suicidé
2. Funérailles suivi d'Ermenonville
3. Venez venez fillettes
4. Chanson
5. La Mort, ô Vie

6 Les Préfixes
Poème de Jean Tardieu

Vincent Bouchot, baryton
Denis Chouillet, piano

7 Amoureux transis
Poème de Léon-Paul Fargue

Lionel Peintre, baryton
Vincent Leterme, piano

8 Cent-soixante-dix-sept-mille-cent-quarante-sept haïkaï (extraits #1)
Poèmes de Vincent Bouchot

Vincent Bouchot, baryton
Amélie Berson, flûte
Denis Chouillet, piano

9 à 10 Deux petits poèmes de Prévert

Donatienne Michel-Dansac, soprano
Vincent Leterme, piano

9 La Cène
10 L'Amiral

11 The fat boy from Ipanema
d'après Antônio Carlos Jobim et Darius Milhaud

Nicolas Ducloux, piano

12 Profession six fois
Textes de Fabrice Villard

Vincent Bouchot, baryton
Denis Chouillet, piano


13 From silent night
Poème de John Dowland

Robert Expert, contre-ténor
Elsa Balas, viole d'amour
Valeria Kafelnikov, harpe

14 Temple ancien
Poème de Vincent Bouchot

Lionel Peintre, baryton
Vincent Leterme, piano

15 à 17 Trois extraits des Recettes cannibales
textes de Roland Topor

Donatienne Michel-Dansac, soprano
Vincent Leterme, piano

15 Maman aux roses blanches
16 Le Myope au gratin
17 Pieds de majorettes aux œufs durs



18 Cent-soixante-dix-sept-mille-cent-quarante-sept haïkaï (extraits #2)
Poème de Vincent Bouchot

Vincent Bouchot, baryton
Amélie Berson, flûte
Denis Chouillet, piano

19 A un Papa
Poème de Pier-Paolo Pasolini

Françoise Masset, soprano
Bertrand Aimar, violon
Soizic Chevrant-Breton, violoncelle
Françoise Tillard, piano

license

all rights reserved

tags

about

Vincent Bouchot Paris, France

contact / help

Contact Vincent Bouchot

Streaming and
Download help

Report this album or account

If you like Vincent Bouchot, you may also like: